Regards croisés sur la notion de temps dans les sciences du passé
La durée d’une occupation, la datation d’une source, le découpage en chronologies, ou encore le temps de la recherche. Qu’est-ce que les sciences du passé, sinon comprendre et replacer dans le temps un événement de l’histoire humaine ?
Si la notion de temps est inhérente à nos disciplines, elle peut se concevoir de manière très diverse en fonction de nos champs et objets d’étude, de nos sources et des outils à notre disposition. Au-delà des chronologies et des temporalités manipulées se pose la question de l’appréhension et de l’imbrication souvent complexe de ces nombreuses échelles. Or, si ces interrogations constituent un enjeu méthodologique majeur, elles sont également l’occasion d’appréhender le passé sous un angle nouveau, au travers notamment d’approches diachroniques et interdisciplinaires. En outre, la notion de temps abordée ici reste étroitement liée aux autres éléments de nos réflexions, tels que l’espace et l’aire d’étude, l’environnement, ou encore le cadre socioculturel.
À partir de ce constat, plusieurs problématiques apparaissent naturellement. Quelles sont les temporalités de nos objets d’étude et comment appréhender ces échelles de temps ? Abordons-nous de la même manière une occupation sur le temps long et un événement ponctuel ? De quelle manière intégrer les discontinuités et comment croiser des données aussi diverses ? Sur le plan méthodologique, quels sont les outils que nous mettons en œuvre face à ces enjeux ? Qu’en est-il, notamment, des méthodes de datation et de la relation entre chronologie relative et numérique ? Enfin, nous pouvons également questionner la temporalité de nos travaux et de la recherche.